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Un enfant de 8 ans secouru un an après son enlèvement

La collaboration via INTERPOL a été déterminante pour localiser le garçon et arrêter son ravisseur

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Dans le cadre d’une affaire qui illustre les risques considérables auxquels s’exposent les migrants qui ont recours à des passeurs, un enfant de huit ans a été secouru par les services chargés de l’application de la loi après avoir été enlevé par d’autres migrants et retenu en otage dans l’attente du versement d’une rançon.

Le garçon et sa mère avaient quitté la Côte d’Ivoire début 2021 dans l’espoir de se rendre en Europe. Ils avaient voyagé jusqu’en Tunisie, où un passeur leur avait promis, ainsi qu’à un groupe de migrants guinéens, de les aider à traverser la Méditerranée. Au lieu de cela, le passeur avait pris leur argent avant de disparaître.

En octobre 2021, convaincus que la mère de l’enfant (alors âgé de sept ans) et le passeur étaient complices, car ils avaient la même nationalité, les autres migrants ont enlevé le garçon et exigé 3 000 dollars pour le rendre sain et sauf.

Après que la mère de l’enfant a signalé son enlèvement aux autorités ivoiriennes, le Bureau central national INTERPOL à Abidjan a sollicité l’aide de l’unité Traite d’êtres humains et Trafic de migrants (HTSM) d’INTERPOL.

Au cours des mois qui ont suivi, les autorités d’Abidjan ont étudié plusieurs pistes d’enquête, en collaboration avec l’unité HTSM, afin de localiser les ravisseurs. Elles ont également demandé la publication d’une notice jaune INTERPOL concernant le jeune garçon et de notices bleues pour obtenir des informations complémentaires sur les hommes soupçonnés de l’avoir enlevé.

L’enquête a progressé en août 2022 lorsque les autorités, avec l’aide de fournisseurs de services de messagerie, ont réussi à établir que les suspects se trouvaient en Algérie, sans toutefois savoir où exactement. Cette avancée a déclenché une intense collaboration entre les B.C.N. de l’Algérie, de la Côte d’Ivoire et de la Tunisie, et notamment de leurs unités respectives de lutte contre la cybercriminalité.

En octobre, le B.C.N. de la Côte d’Ivoire a fait savoir que les messages des ravisseurs étaient devenus plus menaçants : les suspects avertissaient qu’ils enverraient des vidéos montrant l’enfant en train de subir des tortures si l’argent n’était pas immédiatement versé.

Le mois dernier, lors de la session de l’Assemblée générale d’INTERPOL à New Delhi (Inde), une réunion de coordination sur cette affaire s’est tenue en urgence avec des responsables algériens afin d’examiner les tout derniers renseignements concernant les ravisseurs.

Le travail d’enquête a rapidement porté ses fruits, et les autorités algériennes ont localisé le garçon et arrêté un suspect dans la banlieue d’Alger. Un examen médical a confirmé que l’enfant n’avait pas subi de violences physiques directes ni d’abus sexuel durant cette épreuve. Parallèlement, la police guinéenne a localisé et arrêté le suspect qui avait envoyé la demande de rançon à la mère de l’enfant.

Stephen Kavanagh, le Directeur exécutif des Services de police d’INTERPOL, a déclaré : « Cette affaire montre la diversité des dangers auxquels sont exposés les migrants tout au long de leur voyage. Ils mènent un véritable combat pour leur survie et ne sauraient faire confiance aux trafiquants auxquels ils ont affaire « .

« Aujourd’hui, un enfant a retrouvé sa mère grâce aux efforts déployés par les enquêteurs et les collègues d’Algérie, de Côte d’Ivoire, de Guinée et de Tunisie. INTERPOL se félicite que la coopération policière internationale ait permis d’obtenir un résultat aussi décisif dans cette affaire, et nous remercions toutes les personnes concernées », a conclu M. Kavanagh.

Sous le contrôle arbitraire de groupes criminels organisés, traités comme de simples marchandises, les migrants qui paient des passeurs pour franchir des frontières de manière illégale sont particulièrement susceptibles d’être victimes d’exploitation et d’abus.

Les opérations déjà menées par INTERPOL contre le trafic de migrants ont permis de secourir des centaines de personnes, parmi lesquelles de jeunes enfants, qui avaient été victimes de travail forcé ou d’exploitation sexuelle, soumises à des conditions de transport mettant leur vie en danger ou à des violences corporelles infligées par des passeurs ou par d’autres migrants.

En juin dernier, l’opération Weka, coordonnée par INTERPOL, a permis de secourir près de 700 victimes de traite d’êtres humains et de procéder à 300 arrestations dans 44 pays. Cette affaire conjointe a bénéficié du soutien du projet Flyway et du projet de lutte contre la traite d’êtres humains en Afrique de l’Ouest, qui visent à identifier et démanteler les réseaux criminels impliqués dans le trafic de migrants, la traite d’êtres humains et les infractions connexes.

Source INTERPOL

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