Un trafiquant d’écaille de pangolin aux arrêts
Fin de parcours pour trafiquant majeur d’écailles de pangolin. Il a été pris par les autorités ivoiriennes avec l’appui technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire avec plus de 150 kg d’écailles.
L’opération d’arrestation a été menée le vendredi 19 octobre 2018 au Plateau Dokui grâce à une collaboration entre l’Unité de lutte Contre la criminalité Transnationale organisée (UCT) et le projet EAGLE-Côte d’Ivoire. Le trafiquant désormais en détention incitait des braconniers à abattre de manière massive des pangolins en vue de mettre à sa disposition des écailles qu’il écoule illégalement vers le marché asiatique. Il était déjà impliqué dans un autre trafic ayant conduit aux arrestations de juillet 2017.
Il avait en son temps fournit à lui seul 600 kg sur les 3000 kg d’écailles de pangolin qui avaient fait l’objet de saisie avec le réseau de Yao Kouassi Sébastien démantelé par l’UCT avec l’assistance technique de EAGLE-Côte d’Ivoire. Il est également hauteur de plusieurs ventes de kilogrammes d’écailles de pangolin à des gros trafiquants internationaux chinois présents dans le pays.
Le pangolin est classé espèce sauvage intégralement protégée en danger d’extinction à la suite de la COP CITES 2016. Pourtant, l’on continue son sur-braconnage. En janvier 2017, plus de 5 tonnes d’écailles saisies au Cameroun avec l’assistante technique de l’ONG LAGA, la représentation locale du réseau EAGLE. Le 5 septembre 2018, ce sont plus de 8 tonnes saisies au Vietnamien, une cargaison qui provenait du Nigeria, le principal pôle d’attraction du trafic.
Mais la Côte d’Ivoire fait partie également des pays d’Afrique de l’Ouest où le trafic d’écailles de pangolin bat son plein. En témoigne plusieurs saisies d’écailles de pangolin au cours de ces dernières années dans le pays. 3 tonnes et 578 kg du même animal avaient été saisis respectivement en juillet 2017 et en janvier 2018 où d’ailleurs trois ressortissants asiatiques notamment un chinois, et deux vietnamiens ont été arrêtés dans une vaste opération lancée par l’UCT avec l’appui technique du projet EAGLE-Côte d’Ivoire.
Ces résultats montrent que le gouvernement intensifie ses efforts pour éradiquer le trafic d’espèces protégées et faire appliquer la loi faunique. Transféré au parquet d’Abidjan ce mercredi 24 octobre 2018, le trafiquant risque 12 mois de prison ferme s’il est reconnu coupable.
12 mois maximum de peine de prison et assortie d’une amende allant de 3000 à 300.000 Francs CFA si l’on se réfère à l’article N°65-255 du 4 août 1965 relatif à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse. Une peine insignifiante si l’on compare la loi faunique ivoirienne à des pays comme le Cameroun, le Congo et la Guinée Conakry qui ont des peines alourdies à 5 ans de prison ferme avec des amendes conséquentes et prison à vie au Kenya. Mais la loi faunique actuelle est en révision, et devra connaitre un alourdissement des peines de prison et des amendes très prochainement.
Ebony T. Christian