L'actualité ivoirienne sans coloration politique

Yahya Jammeh accepte de quitter le pouvoir

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La médiation de la dernière chance en Gambie menée par les présidents guinéen et mauritanien a finalement porté ses fruits. Après une tentative de se maintenir coûte que coûte au pouvoir, Yahya Jammeh l’ex-homme fort de Banjul a décidé de partir.

La Gambie se passera des bruits de bottes et de mitraillettes de l’ECOMOG. La vie d’aucun soldat fidèle à Yahya Jammeh ne sera perdue avant que ce dernier ne quitte le pouvoir. Le plus grand marabout d’Afrique a pris la sage décision de céder la place au nouveau Président Adama Barrow. Une issue heureuse alors que la CEDEAO avait laissé la journée du 20 janvier aux médiateurs pour convaincre Jammeh.

Les troupes de la force en attente de l’organisation ouest-africaine massées à la frontière gambienne semblent avoir fait effet à Banjul. Mais pour Jammeh, les raisons de son départ ne sont en rien dictées par une quelconque peur. Il a indiqué vouloir « préserver la vie de ses concitoyens », refusant qu’une « seule goutte de sang soit versée ». Lors de sa dernière sortie sur les antennes de la télévision nationale gambienne, le président sortant a loué la sagesse africaine dans la crise politique en Gambie.

« Je crois en l’importance du dialogue et en la capacité des Africains à résoudre eux-mêmes les défis de la démocratie. C’est pourquoi j’ai décidé aujourd’hui de quitter la direction de cette grande Nation », a déclaré Yahya Jammeh.

Battu lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, Jammeh avait reconnu sa défaite dans un premier temps avant de revenir sur sa décision. La destination finale de l’ex leader gambien n’est pas encore connue bien qu’il ait plusieurs options. Autre grande inconnue, les conditions de son départ et l’après Jammeh. Sera-t-il poursuivi par la justice de son pays ? Sera-t-il expédié à la Cours pénale internationale comme le souhaite certains de ses compatriotes ? Autant de questions sur lesquelles les nouvelles autorités gambiennes devront se pencher.

Une chose est sûre pour le moment, « la sécurité, la dignité et l’honneur de l’ancien président sont préservés », une assurance donnée par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz avant son départ de Banjul. Les 45.000 gambiens qui ont fui leur pays pour le Sénégal voisin pourront regagner tranquillement leur pays dans les prochaines heures. Fin heureuse pour la crise post-électorale gambienne, une image bien loin de celle imposée aux ivoiriens par leur classe politique début 2011.

Ebony T. Christian

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