Centrale biomasse d’Ayébo : un pas de plus vers le mix énergétique ivoirien
L’Etat de Côte d’Ivoire et ses partenaires ont procédé ce 20 juillet 2023 à la pose de la première pierre de la Centrale biomasse d’Ayébo dans le département d’Aboisso. Une infrastructure de production d’électricité de 46 Mégawatt selon les estimations.
En écologie, la biomasse est l’ensemble de la matière organique d’origine végétale ou animale présente dans un espace fini, un biotope par exemple, à un instant T. On considère la biomasse terrestre et la biomasse aquatique pour déterminer la biomasse totale des organismes présents sur terre. Cette biomasse permet de nourrir et d’alimenter en ressources tous les êtres vivants y compris les humains.
De ce grand ensemble, l’on peut tirer la biomasse énergie qui fait référence à la matière organique qui peut être utilisée comme source d’énergie. On parle de bioénergie. C’est vers cette source que veut se tourner la Côte d’Ivoire pour faire avancer son mix énergétique. La Côte d’Ivoire vise un mix énergétique dont 42 % seront issus d’énergies renouvelables d’ici à 2030.
La construction de la Centrale biomasse d’Ayébo – qui doit être livrée en 2025 – fait partie des infrastructures qui permettront de réaliser cette ambition. « C’est un contrat clé en main qui est en train de se matérialiser à travers un partenariat entre la Côte d’Ivoire et trois entreprises. Il s’agit d’EDF, Meridiam et SIFCA. Une société de droit ivoirien, Biovea Energie, sera chargée de construire et d’exploiter la centrale » explique Traoré Bakary, directeur exécutif de l’ONG environnementale IDEF.
En ce qui concerne la matière première censée faire tourner l’usine, Biovea Énergie précise sur son site internet que la centrale « sera alimentée essentiellement par des déchets agricoles de palmiers estimés à 450 000 tonnes. Un tiers proviendra des plantations des palmiers à huile de la société PalmCI, filiale du groupe SIFCA et les deux tiers restants collectés auprès de 12 000 planteurs » du département d’Aboisso et environ.
« Avec ce projet, Ayébo accueillera la plus grande centrale à biomasse de Côte d’Ivoire et de la sous-région ouest africaine. Porté par EDF, Meridiam et Sifca, à travers la société Biovea Energie, le projet accroîtra notre offre d’énergie renouvelable de 46 MW. Ce sera la toute première centrale à biomasse sur le réseau électrique du pays », a indiqué Mamadou Sangafowa-Coulibaly, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie. La production de la centrale sera reliée au réseau national et permettra d’alimenter 1,7 million d’Ivoiriens.
Le coût de la Centrale biomasse d’Ayébo est estimé à 232 millions d’euros (≈152 milliards f CFA), financé à majorité par un prêt de la PROPARCO, filiale de l’Agence française de développement. Selon le ministre Mamadou Sangafowa-Coulibaly, plusieurs projets de centrale à biomasse sont prévus dans d’autres localités de la Côte d’Ivoire. Il a évoqué une future centrale de 73,6 MW alimenté par la biomasse du cacao à Divo, une centrale de 25 MW alimentée par tiges de coton à Boundiali et une centrale de 20 MW alimenté par la biomasse du cacao à Gagnoa.
Il s’agit pour le moment de centrales en phase d’étude et qui font partie des 24 projets d’énergie renouvelable (centrales hydroélectriques, solaires et à biomasse) en Côte d’Ivoire dont l’ambition est de porter à 1535 MW la puissance cumulée de production à l’horizon 2030.
Martine Zogbé
