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Déclaration relative aux pratiques anti-confraternelles de Fraternité Matin

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Journalistes « libres » de Côte d’Ivoire

Dans une série d’articles parus sous la plume d’Amédée ASSI, rédacteur en chef et ancien patron de presse, les 28 et 29 mai 2018, présentés tantôt comme un dossier, tantôt comme une enquête, Fraternité Matin a porté de graves accusations contre des journalistes, qu’il a traité de corrompus.

Dans ce texte à l’allure de commentaire personnel, l’auteur s’est livré à un réquisitoire contre le journal d’investigations L’Éléphant déchaîné, dirigé par ASSALÉ Tiémoko Antoine (sans avoir l’élégance professionnelle de le nommer), coupable à ses yeux, d’avoir dévoilé au grand public, le scandale du Guichet unique automobile d’Abidjan.

Ces propos accusatoires portés contre des confrères et présentés sans faits, ni même début de commencement de preuves, comme le recommande le noble métier de journaliste, relève donc de la diffamation, à moins qu’ils ne soient la conséquence d’un grotesque bidonnage.

L’auteur n’est d’ailleurs pas à son premier acte porté contre la confraternité. En mai 2017, il s’est montré particulièrement actif dans le débat relatif à la nouvelle loi sur la presse. Dans une longue lettre ouverte adressée aux députés et prenant le contre-pied de toutes les organisations professionnelles de la presse, il avait étonnamment encouragé les élus de la nation, à ne pas accéder à la dépénalisation totale des délits de presse.

Fraternité Matin, journal progouvernemental qui s’apprête à connaître son deuxième redressement financier et technique, sur les frais du contribuable ivoirien, en moins de sept ans, conséquence de la gouvernance économique et éditoriale de sa direction ; devient coutumier du « genre journalistique » du répondeur automatique, qui a fait la honte de la presse, à l’occasion du retour au multipartisme, au début des années 90.

En effet, en novembre 2017, prenant prétexte d’un pamphlet signé par André Silver KONAN et repris dans divers médias, pour donner suite à la présentation, comme le « plus grand d’Afrique de l’ouest », du barrage de Soubré, par certains médias ; le Directeur général lui-même, en l’occurrence Venance KONAN, s’était fendu d’un éditorial au vitriol contre l’auteur du pamphlet. Une fois encore, sans avoir l’élégance professionnelle de le citer.

En conséquence de tous ces manquements aux règles élémentaires d’éthique et de déontologie, et surtout parce que Fraternité Matin pourrait ressusciter la détestable guerre des rédactions, dans un contexte de morosité de la presse, nous, journalistes « libres » de Côte d’Ivoire, signataires de cette déclaration ; interpellons vivement la haute direction de ce média de service public et l’encourageons à renouer avec le professionnalisme.

Nous invitons les organisations professionnelles de la presse – et des médias – à prendre toutes leurs responsabilités, en vue de préserver l’esprit de confraternité, solidement ancré dans les rédactions, depuis plusieurs années.

Nous invitons particulièrement l’Autorité nationale de la presse (ANP) à jouer son rôle de régulateur en se saisissant de cette affaire pour que les responsabilités soient établies et les sanctions afférentes soient prises. Et ce, conformément à l’une de ses missions, qui consiste à veiller au respect de l’éthique et de la déontologie, en matière d’information.

Nous rappelons à Fraternité Matin, son rôle de média de service public qui lui confère de travailler à satisfaire un besoin d’intérêt général. Nous invitons l’ensemble des journalistes à rester sereins et à éviter toute riposte qui pourrait ternir l’image de notre corporation.

Nous présentons nos excuses aux jeunes journalistes et aux aspirants journalistes, à la recherche de modèles et réaffirmons à leur endroit qu’ils n’ont pas à désespérer de leurs aînés dans la corporation.  En ce sens, qu’il existe bel et bien un journalisme responsable en Côte d’Ivoire, qui a rompu depuis des années, avec les pratiques d’une autre époque et qui se compte dans toutes les générations.

Nous assurons le grand public, de la volonté des « journalistes libres de Côte d’Ivoire », de rester désormais vigilants, sur toutes les questions relevant de la corporation, en vue de leur présenter le vrai visage du journalisme ivoirien, à savoir honnêteté, professionnalisme et responsabilité.

 Ont signé

André Silver KONAN, journaliste-écrivain, analyste politique

Annoncia SEHOUE, journaliste de Sport, directeur de publication

Carlos KOUANDÉ, journaliste professionnel, Ebony radio 2017

Chris Paterne ASSEMIAN, journaliste reporter d’images

Fernand DEDEH, journaliste-consultant

Jean François KOFFI

Moustapha MAÏGA, journaliste indépendant

Patrice Alain AHIMOU, journaliste écrivain, web activiste, fondateur du Mouvement du CODE 91 pour la liberté des médias publics en Côte d’Ivoire

Paul-Richard AHOLIA, photojournaliste

Fait à Abidjan, le 31 mai 2018

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