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La POECI souhaite la tenue des élections locales avant les sénatoriales

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La Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI) s’est prononcée sur le débat sur les élections sénatoriales ce jeudi 22 mars 2018 lors d’une conférence de presse à son siège à Cocody-Angré.

Il faut donner la possibilité à l’opposition de participer aux élections sénatoriales. C’est ce que préconise la Plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire (POECI). D’autant que, non seulement Mais aussi parce que la coalition au pouvoir domine déjà l’Assemblée nationale. Mais aussi les partis de l’opposition n’ont pas pris aux élections municipales et régionales de 2013 dont le mandat des élus s’achève le mois prochain – alors que ce sont eux qui vont élire les sénateurs par le mode de scrutin indirect.

« On aura la seconde chambre qui sera encore composée majoritairement du RHDP. On aura seulement une seule pensée à l’Assemblée au niveau de ces deux chambres. L’idéal serait que les élections sénatoriales se tiennent après les élections locales pour donner la possibilité d’avoir un Sénat inclusif qui prend en compte et le mouvement présidentiel et l’opposition politique », estime Bamba Sindou, le coordonnateur général de la POECI.

Il insiste : « Aujourd’hui, avec le dialogue politique qui s’est s’engagé, l’opposition veut bien participer. Il fallait donner la possibilité à l’opposition de participer aux élections locales avant de faire les élections sénatoriales. On pourrait dire que le gouvernement a voulu avoir un Sénat monocolore parce qu’au niveau des candidatures, vous avez 58 dossiers validés, 33 du RHDP qui font une couverture totale de l’ensemble des postes des sénateurs et quelques indépendants »soutient-il.

Le gouvernement ayant décidé d’organiser les élections sénatoriales le 24 mars 2018, la POECI va déployer 35 observateurs dans les 31 chefs-lieux de région du pays y compris les Districts d’Abidjan et de Yamoussoukro. Ces derniers vont suivre le déroulement de ce scrutin, de l’ouverture des bureaux de vote à la proclamation des résultats. La plateforme ne fera pas de PVT (comptage rapide des voix) mais une observation classique.

Au niveau des listes de candidatures retenues par la Commission électorale indépendante (CEI), 33 sont du RHDP (56,9%) et 25 indépendants (43,1%). 11 candidatures sont féminines (19%) dont 5 femmes sont têtes de listes.

« A la veille de ces élections sénatoriales, la POECI constate avec regret la cristallisation du climat politique, l’absence de pluralité des candidatures du fait du refus de l’opposition d’y participer et de la contestation sur les modalités d’organisation de ce scrutin », a déploré dans sa déclaration, Dr Marie Paule Kodjo, porte-parole et vice-présidente du Conseil d’administration de la POECI.

Réformer la CEI

L’organisation observe qu’une loi organique n’a pas précisé les incompatibilités pour ces sénatoriales. « Il n’y a pas de loi organique qui a déterminé clairement qui peut être sénateur, qui peut être candidat », fait valoir Bamba Sindou. « Aujourd’hui, certains sont scandalisés de voir un député, un ministre qui est en même temps candidat aux sénatoriales ; ça porte à confusion donc pour nous, il était important de clarifier tout ça », ajoute-t-il.

La POECI souligne qu’aucune campagne de sensibilisation et d’information n’a été initiée par le gouvernement pour informer les populations sur la mise en place du Sénat. « Aujourd’hui le citoyen lambda se pose la question à quoi va servir le Sénat ? Donc pour nous, il était important, même si le citoyen n’est pas électeur, il serait quand même intéressant qu’on explique aux populations le rôle du Sénat, à quoi ça va servir et à combien ça va revenir au citoyen ivoirien », soutient Bamba Sindou.

Pour lui, la Commission électorale mis en place en 2014 étant remis en cause, il faut faire des nouvelles propositions :

« Donc la POECI, nous demandons que le gouvernement ouvre le débat tant avec l’opposition pour qu’un nouveau consensus soit trouvé le plus rapidement possible mais que ce débat soit élargi aux acteurs de la société civile impliqués dans les élections pour qu’on puisse avoir un nouveau consensus pour mettre en place une nouvelle commission pour que les élections de 2020 se passe le mieux possible ».

Anderson Diédri

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