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Mutinerie : mardi décisif de sortie de crise

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Au jour 5 de la mutinerie au sein de l’armée ivoirienne, les populations vivent de plus en plus mal le siège des mutins qui paralysent les activités socio-économiques dans tout le pays. L’espoir d’une sortie de crise réside donc dans la capacité des mutins à accepter l’accord annoncé par le ministre de la défense.

La situation devient intenable pour les Ivoiriens. Le soutien qu’ils manifestaient aux mutins – pour leur revendication légitime – s’essouffle ! 5 jours sans école, commerces ouverts et activités génératrices de revenus ont contribué à énerver une population qui dort de plus en plus mal en raison du bruit des mitraillettes et des balles qui atterrissent dans les domiciles.

« C’est quoi ils font comme ça ? Depuis quatre jours on ne travaille pas. Les gens ont peur de sortir. Ils tirent partout même les balles sont tombées dans notre cours ici. Ils arrachent les motos et les voitures des gens : est-ce que ça là c’est revendication ? » s’interroge Hamed Kouyaté commerçant d’origine guinéenne joint à Dar-Es-Salam (Bouaké).

Les mutins ne tirent pas qu’en l’air pour crier leur mécontentement et réclamer le reliquat de leurs primes. Depuis vendredi après-midi leurs méthodes de revendication ont changé ! Ils se livrent notamment à des actes de racket aux corridors des villes qu’ils tiennent, n’hésitent pas à brimer les populations ou simplement à dépouiller les honnêtes citoyens.

« J’espère sincèrement que tout ça va s’arrêter aujourd’hui (mardi 16 Mai NDLR) avec l’annonce de cet accord avec les mutins. En tous cas cette nuit on n’a pu dormir un peu à Bouaké. Que nos frères qui ont les armes comprennent que le pays a aussi des problèmes : si le président leur donne quelque chose qu’ils acceptent » plaide Juliette Koffi, une étudiante.

L’accord annoncé lundi soir sur la télévision ivoirienne par le ministre chargé de la défense Alain Richard Donwahi suscite au sein de la population un véritable espoir. L’espoir que les choses se tassent rapidement car la Côte d’Ivoire tourne au ralenti.

Dans une dépêche de l’Agence APA, les mutins mènent une campagne d’information auprès de leur « camarades » afin « d’expliquer les modalités de sortie de crise proposées par le gouvernement ». L’objectif étant d’être « au même niveau d’information pour éviter des divergences après ». La crainte des populations c’est que cet accord ne soit pas accepté par les mutins et que la situation s’enlise de nouveau.

« Si à la tombée de la nuit ils continuent de se plaindre c’est qu’ils ont autre chose derrière la tête. Ils disent que le président Ouattara est leur père : alors qu’ils arrêtent de réclamer une promesse à leur père en lui mettant un couteau sur la gorge » indique N’guessan Frédéric.

L’enseignant va plus loin en soulignant que « si la Côte d’Ivoire tourne au ralenti, où le président ira trouver les ressources » pour gérer cette dette ?

5 jours après le début de la grogne au sein de l’armée, les ivoiriens espèrent une sortie de crise et la fin d’un siège qui n’a que trop duré.

SUY Kahofi

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